Qu'est-ce que le deuil?
Lorsqu’il est question du deuil, nous faisons généralement référence à nos réactions à la mort d’un être cher. Ces réactions sont multiples. Elles sont souvent émotionnelles : nous pouvons ressentir par exemple une profonde tristesse, de la nostalgie, de l’impuissance, de la colère ou parfois même de la honte et de la culpabilité. Nos réactions peuvent aussi être physiques. Certains d’entre nous se mettent à faire de l’insomnie, perdent l’appétit, souffrent de maux de tête, ont cette impression de ne plus avoir d’énergie ou encore que leurs jambes sont devenues tellement lourdes qu’il devient difficile de marcher. Le deuil se manifeste également à travers nos pensées. « La vie n’a plus de sens pour moi. », « Je m’ennuie de lui terriblement. », « Pourquoi elle et pas moi ? », « J’aurais dû… si j’avais… ».
Être en deuil, penser à celui qu’on aime et qui n’est plus, c’est aussi baigner dans les souvenirs de notre vie avec lui, dans les anecdotes et les moments précieux. Ces souvenirs peuvent être beaux et réconfortants, mais aussi intenses et difficiles. Le deuil, c’est finalement un ensemble de réactions comportementales. En d’autres termes, la mort d’une personne significative nous pousse plus ou moins consciemment, parfois volontairement ou non, à faire toutes sortes de choses : qu’il s’agisse d’aller se recueillir sur une tombe, de parler au défunt, d’allumer un lampion ou de maintenir sa chambre intacte afin de continuer de ressentir sa présence. Nous pouvons même avoir envie de crier, de pleurer, de nous isoler ou bien au contraire de nous tourner vers les autres et de leur raconter encore et encore l’histoire de cette personne que nous avons tant chérie ; cette personne avec laquelle nous avons partagé des hauts et des bas et qui nous manque beaucoup.
Le deuil est coloré d’une palette de réactions émotionnelles, physiques, cognitives et comportementales. En fait, cette palette est tellement vaste (des plus sombres couleurs aux plus vivifiantes), qu’il est difficile de bien décrire le deuil et surtout de prédire de quoi notre propre deuil sera fait. Le deuil est universel, en ce sens que la mort d’un être cher produit chez chacun d’entre nous des vagues plus ou moins intenses et prolongées. Par contre, il est vécu singulièrement. Nos deuils sont tous peints de combinaisons de couleurs qui se ressemblent à certains égards, mais demeurent ultimement bien uniques.
Finalement, le deuil est un processus de reconstruction. Il est une tentative d’intégration de la perte à notre histoire et une réflexion sur le présent et l’avenir : de quoi souhaitons-nous que notre vie soit faite à la lumière du décès de la personne aimée ? Le deuil n’est pas uniquement subi. Nous pouvons choisir comment composer avec lui.